Les traumatismes

Il est bien illusoire de penser que les enfants qui sont confiés à l'adoption ont eu jusque là une vie satisfaisante sur le plan physique et psychologique. Ils ont été séparés précocement de leur mère et cela constitue déjà un traumatisme à tout point de vue. Les enfants adoptés sont soumis à une perte, à un deuil, à un âge où ils sont démunis.

On sait aujourd'hui que les négligences ou les maltraitances répétées, même si elles sont minimes, ont un impact bien plus grand pendant le développement de l'enfant. On l'appelle traumatisme développemental. Non seulement l'enfant a subi des mauvais traitements, mais il les a intégrés dans son fonctionnement. On connait mieux aujourd'hui les perturbations émotionnelles des enfants témoins de violences conjugale par exemple.

Maurice Berger a dit " la négligence vis-à-vis d'un enfant, ce n'est pas tant ce qu'on lui fait, c'est ce qu'on ne lui fait pas". Autrement dit des choses essentielles à son développement peuvent lui manquer. Ce qui permet à un enfant de parler, de marcher de réfléchir, de se calmer a été acquis à travers la relation avec la figure maternante. L'enfant nait avec tout un équipement (il est "précablé" en quelque sorte), mais si les échanges entre lui et sa mère ne se produisent pas au bon moment, ce sera plus compliqué par la suite.